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Sunday, 16 September 2012

Nice Trip photos

Some cool trip images:


Still Life with Cameras and Leather Straps
trip
Image by Hermés
Cameras in view 1969 Olympus Trip 35, 2006 Leica MP3 (LHSA edition) and a 1934 Leica iii screwmount.
Cameras in cases 1920s Eastman Kodak Folding Autographic Brownie and a 1970s Polaroid SX70


Nepal (15) - 27Sep10, Bhurigan-Janakpur (Nepal)
trip
Image by philippe leroyer
[Taken between Bhurigan and Janakpur (Nepal) - 27Sep10]


27/09/2010

LA NUIT QUI PIQUE

La nuit a été infernale, mais pas tout à fait pour la raison que je suspectais.
Tout d’abord, après avoir sué comme rarement en étant immobile, un couple a pris possession de la chambre à côté. Comme il y avait un jour en haut du mur de séparation des deux pièces, nous avons d’abord vu la lumière s’allumer à côté, puis avons entendu le bruit d’un ventilateur tourner.
Un début de fou-rire nous a pris. Rémi s’est levé, a appuyé sur l’interrupteur, et notre ventilateur s’est mis à tourner. Notre fou-rire a mis longtemps à s’éteindre.
Empêtré sous une moustiquaire trop basse, j’ai mis un peu de temps à m’endormir. Pour me réveiller vers 2:00 avec des sensations de brûlures sur le haut de la nuque, que j’attribuais au rasage, mais aussi autour de l’œil gauche, que je ne m’expliquais pas. Je me suis levé pour me passer de l’eau sur le visage et le crâne, sans effet.
Jusqu’à ce que je me rende compte que l’oreiller avait une sorte d’effet urticant sur moi. Je m’en suis débarrassé.
J’ai difficilement pu me rendormir, sous une chaleur étouffante malgré le ventilateur.

URGENCE

A peine réveillé ce matin, 6:30, que des klaxons de bus ont retenti et que l’on est venu tambouriner à la porte de notre chambre.
Il a fallu partir en catastrophe pour nous retrouver assis dans un bus qui n’est parti qu’un bon quart d’heure plus tard. Quelle urgence !
Le petit bus est plus confortable que le gros de l’aller.
Au bout de l’allée, dos à la route, est assise une magnifique jeune femme en sari bleu et aux yeux immenses.
Je ne sais si c’est une question de région, mais autant je n’ai été frappé par la beauté d’aucune femme à Kathmandu, à l’exception de la petite serveuse de Patan, autant dans les villages du parc, et à Bhurigan, nous croisons le chemin de femmes d’une beauté parfois fascinante. Souvent timides, mais parfois sagement provocatrices.
Ah, et je n’ai pas mentionné que la chambre et la salle de bain abritaient nombre d’araignées, avec qui j’ai passé un accord tacite : elles me laissaient en paix et je faisais de même. Chacun a tenu sa part du marché.

LA GUERRE DES RABATTEURS

Dans le bus, Rémi a fait connaissance du gars assis devant nous, Khim Pun, jeune informaticien de 26 ans travaillant pour l’ONG Rescue, originaire de Pokhara, vivant à Katmandou, et qui se rendait dans une ville près de Janakpur. Il devait donc changer de bus en même temps que nous et prendre le même que nous ensuite. Il a décidé que nous étions du coup sous sa responsabilité.
De mon côté, d’une humeur peu bavarde, je les laissais discuter ensemble, ce qui me valu de passer pour l’ami associable.
Le premier trajet s’est déroulé sans problème notable, avec un chauffeur roulant très vite, en passant de la dance à fond (« Barbie Girl, … ») Nous avons eu l’occasion d’assister à la véritable guerre que se livrent ces bus
Dans chaque agglomération, à chaque lieu de ramassage, le rabatteur du bus saute à terre et commence à presser les voyageurs en attente. Les premiers arrivés rabattent évidemment un maximum de clients. Le rabatteur est parfois chassé, poussé, refoulé vers son bus, houspillé par les « contacts locaux » des autres équipages, à qui il refile parfois des bakchichs pour qu’ils le laissent opérer.
La pause du midi, à Lamahl, a duré plus longtemps que prévu parce qu’il a fallu faire réparer l’essieu arrière du bus.
A l’arrivée, alors que tout le monde descendait du bus, Rémi et moi avions décidé d’y rester, n’ayant pas spécialement faim et pensant que l’arrêt serait assez court. Une fois le bus vide, à part nous, il reparti vers un garage, une centaine de mètres plus loin, où il nous fallu bien nous décider à descendre. Ce qui nous a permis de déjeuner ailleurs que le reste des passagers.
En attendant qu’il soit réparé, après avoir mangé un dahlbat correct, nous nous sommes assis à l’ombre, le long de la route, et sommes devenus le centre d’attraction de cette petite ville de passage. Certains, comme partout, hésitaient puis se décidaient à venir nous demander d’où nous venions, ce que nous faisions là, et dans la vie… Même des policiers sont venus nous poser ces questions, quelque peu suspicieux.
Puis nous sommes repartis le long de la H01, la route principale du Népal, encombrée de troupeaux de vaches et de chèvres, de piétons et de cyclistes, de motos, de camions, et de bus, mais de presqu’aucune voiture particulière.
A la tombée de la nuit, le brouillard aidant, les piétons se sont mis à ressembler à des fantômes errant le long d’une route perdue au milieu d’un nulle part gris.
Et j’ai commencé à sommeiller.
Jusqu’à notre arrivée à Narayangarh, à 18:00.

DUEL DE POLITESSES

Là, Khim a pris les commandes et est allé réserver nos billets de bus pour Janakpur. Devant le comptoir, une jeune fille très malade, maigre et faible, était allongée sur un banc et essayait de manger un peu, aidée par une femme en sari rose.
Nous avons pu laisser nos sacs derrière le comptoir et sommes allé faire un tour, avant de manger. Nous nous sommes arrêtés dans un restaurant, devant lequel un enfant d’une dizaine d’années était allongé, inanimé, dans la poussière du caniveau, dans l’indifférence générale.
Nous y avons mangé des momos, et bu du 7up (et je me suis alors rappelé à quel point c’est sucré).
Khim a insisté pour nous inviter, alors que nous voulions l’inviter lui, pour le remercier de son aide. Nous avons finalement gagné la guerre de la bienséance. Il a cédé uniquement pour ne pas nous froisser, coincé entre l’obligation de nous offrir le couvert et celle de ne pas aller contre la volonté de ses invités. Cruel dilemme.
Durant le repas, il se demanda d’ailleurs s’il ne ferait pas mieux d’inverser l’ordre de son voyage, et de nous accompagner d’abord à Janakpur, au lieu de n’y aller que dans quelques jours seulement, histoire de nous amener à bon port. Nous l’en avons dissuadé.
Sur le chemin du retour au bus, je cherchais des chewing-gums. Il me les a achetés, ne me laissant cette fois pas voix au chapitre.
Dans le bus, plus grand celui-ci, et à l’éclairage intérieur très coloré (principalement de rouge et vert), nos places étaient occupées par deux jeunes hommes qui, eux aussi, avaient des tickets pour ces places précises.
Cela a donné lieu à beaucoup d’agitation en népalais, entre bon droit et devoirs d’hôtes, alors que nous disions pouvoir nous asseoir ailleurs sans problème.
J’ai finalement décidé Khim et Rémi à s’asseoir sur la banquette du fond. Erreur.
Nous nous sommes retrouvés serrés comme des sardines, à huit sur une banquette pour cinq, à l’endroit le plus remuant du bus, où chaque bosse vous fait sauter de quinze bons centimètres. J’étais collé à la vitre, sous une barre tenue par des anneaux métalliques avec écrous juste au niveau de ma tête et contre laquelle je me suis cogné le crâne nombre de fois. Dans l’affaire, Khim avait sympathisé avec Htapa, originaire de Pokhara, fils du propriétaire du bus, y assurant la sécurité et revenant de deux ans et demi en Irak à Mossoul.
Il a accepté d’être responsable de nous lorsque que Khim descendrait du bus.
Khim voulait que la dernière heure avant son débarquement se passe à discuter.

CHOC DES CULTURES

Nous avons donc parlé de sa vie, je l’ai questionné sur les relations entre garçons et filles de 26 ans, il m’a interrogé sur la société occidentale à ce sujet et est finalement arrivé à destination, me faisant promettre nombre de fois de ne pas oublier qui il est lors de sa demande d’amis sur facebook.
Garçon à 26 ans au Népal, on rencontre une fille qui nous plait lors d’une soirée, et l’on passe ensuite deux ans avant que les choses sérieuses puissent commencer, comme l’embrasser. Ne comprenant pas vraiment comment il se faisait qu’à 37 ans je n’étais pas marié, il insista pour connaître le nombre de femmes avec qui j’avais eu des aventures. Lorsque je lui donnais une approximation, il fixa le vide quelques secondes avant de changer de sujet, comme si cela ne pouvait pas être réel.
Après son départ, j’ai sommeillé du mieux que j’ai pu dans ce bus tressautant.
A un moment donné ont été chargées sur le toit 2,5 tonnes (!) de légumes.
Htapa est ensuite venu discuter avec Rémi. Il était assez soûl, et j’ai été bien amusé de suivre ce quasi monologue d’ivrogne en faisant semblant de dormir. Rémi faisait ce qu’il pouvait pour ne pas encourager plus avant l’échange, sans résultat.
Avant cela, nous avions, lui et moi, abordé la question de savoir si on n’est pas heureux même très pauvre, lorsque l’on ne connaît rien d’autre, et dans quelle mesure intervenir pour améliorer les conditions de vie ne créait finalement pas de la frustration et du malheur. Grand sujet, qui ne sera pas tranché cette nuit là.

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RCP-slides-1972-039
trip
Image by Paul-W
Killer whale - Marine World
August, 1972 trip to California.

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